Réflexion autour de la gestion courante et gestion stratégique dans une PME
Lorsque nous distinguons les décisions stratégiques des décisions tactiques ou opérationnelles, les praticiens reconnaissent deux logiques opposées de gestion :
• La logique de confortement
• La logique de changement
La logique de confortement repose sur la rationalisation de l’existant et l’amélioration des fonctionnements actuels ; bien souvent par le développement de routines et de programmes au travers de la spécialisation des personnes, de la formalisation des procédures et des comportements, du développement des apprentissages individuels et collectifs, du confortement des représentations et des attitudes conformément aux structures et fonctionnements actuels. L’entreprise, dans cette logique, renforce les tendances au conservatisme, accentue l’inertie organisationnelle. Cela n’exclut pas, cependant, que des phénomènes émergents puissent parfois porter des évolutions.
La logique de changement implique de modifier, voire de bouleverser les pratiques actuelles : projets innovants qui requerront l’accès à de nouveaux marchés, de constituer un système d’offre différent, donc de maîtriser des ressources et des compétences nouvelles. La logique de l’expérience précédemment évoquée doit composer avec la logique de l’exploration, de l’expérimentation qui va dans le sens de l’inédit, de la transformation du projet d’entreprendre et de ses modalités de concrétisation.
On peut aisément établir le lien entre ces deux logiques et la distinction entre la gestion courante et la gestion stratégique. Pour le gestionnaire de flotte Fatec, il s’agit à ce stade de l’alternance entre :
• Le changement: Favorisé par un contexte poussé par la recherche de l’innovation, cette tendance s’exprime par l’usage des technologies modernes notamment en termes de télématiques, l’usage de données géolocalisation, l’usage des données dans le but de proposer une offre adaptée aux besoins des clients, la conquête de nouveau marché, l’adaptation aux évolutions techniques. S’inscrit également dans cette logique, l’intégration de nouveaux acteurs dans le cadre du développement de la société
• Le confortement: dans la consolidation des processus techniques et du système de travail existant qui ont prouvé leur fonctionnement.
Il ne s’agit pas de tout revoir mais d’ajuster les moyens aux nouveaux enjeux du marché.
Ces deux formes de management reposant sur des outils, des comportements et des mentalités largement distincts pour beaucoup d’auteurs. L’enjeu se trouve dans la bonne adéquation de ces comportements. Le management stratégique se préoccupe de la mise en œuvre, donc de créer et intégrer le potentiel (le rendre opérationnel). La gestion courante se préoccupe aussi de la stratégie et revêt une dimension intégrative : les pratiques journalières dans l’entreprise font et défont le potentiel ; des pratiques déconnectées en partie des objectifs stratégiques, et notamment des préoccupations du développement, interdiraient des évolutions et des mises en œuvre efficientes et efficaces ; une gestion opérationnelle aveugle aux préoccupations du changement, pourrait empêcher ce dernier et à fortiori ne pas l’amorcer et le nourrir. La compétitivité durable de l’entreprise, que l’on peut apprécier par sa capacité de dégager des résultats positifs sur longue période, nécessite que soient assurées les tâches et l’intégration de ces deux modes fondamentaux de gestion : les modes stratégique et opérationnel.
Dans l’aspect du contrôle de gestion, il convient d’avoir une démarche visant à mieux connaitre les consommations de ressources afin de les structurer autour de la notion d’activité (BERLINER, BRIMSON 1988).